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Safe And Proud, mon collège sans LGBT phobies
Le harcèlement LGBTphobe à l’école est un problème persistant. En 2019, 60% des personnes LGBT+ interrogées dans l’UE affirment avoir caché être LGBT+ à l’école et 4 sur 10 affirment avoir été victimes de comportements discriminants. C’est de ce constat, partagé par la communauté pédagogique et les acteur∙trices de terrain, qu’est née l’idée du projet Safe and Proud.
Le projet « Safe and Proud » - mon collège sans LGBTphobies vise à sensibiliser les collégien.ne.s aux multiples impacts négatifs des stéréotypes liés à l’orientation sexuelle, à l’identité et à l’expression de genre grâce à un projet pensé en trois étapes.
Ce dispositif a débuté en septembre et s’achèvera le 17 mai prochain, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Il concerne cette année deux établissements parisiens, le collège Charlemagne situé dans le (4e ), et le collège Jf Oeben (12e). En tout, c’est sept classes, soit 200 élèves, qui ont été formés et accompagnés sur ce sujet.
Les élèves ont pu bénéficier de l’intervention de deux associations : Contact et Le Refuge Formation.
Cette première étape a permis d’évoquer un certain nombre de points clé pour la compréhension du sujet. Tout d’abord, il était important d’évoquer les différentes lettres de l’acronyme LGBTQI+, définir et comprendre leur signification. Les intervenant∙es ont également pris le temps de s’attarder sur les raisons qui poussent les gens à commettre des actes LGBTphobes. L’occasion alors d’évoquer les réticences de chacun∙es, les interrogations et parfois déconstruire les préjugés dont souffre la communauté LGBT.
Enfin, une partie conséquente de l’intervention a été dédiée aux conséquences psychosociales des LGBTphobies, au collège ou ailleurs. Il était important pour nous d’évoquer le harcèlement, le rejet, les intimidations et les moqueries que peuvent vivre les jeunes LGBT+. Ce temps a également été propice à identifier les comportements discriminatoires en dehors de l’école : au travail, dans la rue, face à un employeur ou dans la famille.
En dernier lieu, les intervenant∙es ont pris soin d’évoquer les solutions aux LGBTphobies, les relais et les dispositifs d’aide existants, ainsi que les actions collectives que chacun∙e peut entreprendre pour aider un élève victime de violence.
La deuxième partie du projet était la présentation du film Close réalisé par Lukas Dhont, film belgo-néerlando-français, sorti en 2022 et lauréat du Grand prix du Jury.
Il raconte la relation de Léo et Rémi, deux jeunes adolescents liés par une amitié profonde dont l’expression transgresse des codes de la masculinité traditionnelle. Identifiés comme homosexuels dans le nouveau collège qu’ils intègrent, ces derniers s’éloignent petit à petit l’un de l’autre pour se conformer aux injonctions sociales qui pèsent sur eux. Ce film interroge les codes hétéronormés et les violences homophobes ordinaires, vécues dans la période charnière qu’est l’adolescence. Il invite les spectateurs à réfléchir sur les effets de ces violences : le sujet du suicide, de la santé mentale et du deuil sont évoqués afin de mettre en lumière les conséquences matérielles de l’homophobie et du harcèlement en milieu scolaire. Le parcours a été imaginé à partir de ce film, en ce qu’il illustre fidèlement ce qui se joue au début de l’adolescence. Cette étape est primordiale dans la construction de son individualité. À une période de vie où le regard des autres façonne l’image de soi, les normes de genre et l’homophobie sont des freins à l’expression des identités et mettent en danger les adolescent.es.
La projection a été suivie d’un débat, où un membre et militant de l’association STOP homophobie est venu partager son témoignage, et répondre aux questions des élèves.
Le parcours se terminera par l’intervention d’une graphiste qui accompagnera les élèves dans la production d’une campagne de sensibilisation à la lutte contre le harcèlement LGBTphobe au collège, promue et diffusée dans l’ensemble de l’établissement le 17 mai 2024. L’objectif est donc de modifier le climat scolaire, le rendre plus inclusif et accueillant pour les élèves LGBT+