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Retour sur la finale de "Haut et Fort·es" : un moment d’émotion et de réflexion sur le soin à la Maison des Métallos
Le 24 mars dernier, la Maison des Métallos à Paris a accueilli la finale du projet "Haut et Fort·es", un aboutissement pour les élèves des établissements partenaires de la Ligue de l'enseignement de Paris. Cette finale, qui a porté haut les voix d’élèves de terminales ST2S (filière technologique du médicosocial), s'est déroulé dans une ambiance chargée d'émotions, autour de thèmes profondément actuels liés à la santé et la justice sociale.
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Des discours émouvants et engagés
Les finalistes ont livré des discours percutants autour du thème "Soigner, prévenir, défendre", explorant des enjeux majeurs du monde de la santé.
Certains ont mis en lumière le rôle essentiel des infirmiers et infirmières, évoquant leur charge de travail, leur manque de reconnaissance et l’importance de meilleures conditions pour un soin de qualité. D’autres ont dénoncé la discrimination raciste dans l’accès aux soins, pointant des inégalités persistantes dans les diagnostics et traitements. Enfin, beaucoup ont insisté sur l’importance de la prévention et de la défense des droits des patients, rappelant que soigner ne se limite pas aux traitements, mais passe aussi par la prévention et la lutte contre les injustices médicales.
Ces prises de parole ont témoigné de l’engagement et de la sensibilité des jeunes sur ces sujets cruciaux, faisant de cette finale un véritable moment de réflexion collective.
La table ronde : "Le soin par/pour les femmes"
À l’issue des discours, l’après-midi s’est poursuivi par une table ronde intitulée "Le soin par/pour les femmes", réunissant trois intervenantes aux expertises reconnues dans ce domaine.
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Table ronde avec Emmanuelle Pierga du Collectif Femmes de santé, Violette Perrotte de la Maison des Femmes et Valérie Perruchot Garcia de l'association Donner des Elles à la santé. Crédit photo : Marion Pouliquen
Violette Perrotte, directrice générale de la Maison des femmes, a partagé sa vision d'un soin centré sur l’écoute des femmes, en particulier celles qui ont subi des violences, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Elle a insisté sur la nécessité d’interroger les patientes dès le début de leur prise en charge sur d’éventuelles violences subies et a plaidé pour un renforcement des formations des professionnels de santé à cet égard. Valérie Perruchot Garcia de l’association Donner des Elles à la santé, association qui lutte pour l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé, a révélé des chiffres effarants sur la sous-représentation des femmes dans les postes à pourvoir dans les métiers du soin : on retient notamment que seulement 31% des femmes de moins de 45 ans souhaitent des postes à responsabilité contre 58% pour les hommes. Enfin, Emmanuelle Pierga, conseillère spéciale du collectif Femmes de santé, a apporté son éclairage sur la question des inégalités d'accès aux métiers du soin pour les femmes, notamment dans les postes les plus hauts placés. Elle a insisté sur le poids des biais de genre dans la sphère professionnelle et a conseillé aux élèves de terminale de ne pas céder devant les opportunités d’ascension professionnelle.
Et les lauréat·es sont…
Après des discours émouvants et engagés ainsi qu'une table ronde inspirante, le public et le jury, composé d’experts de l’éloquence, du soin, de l’éducation populaire et du spectacle vivant, ont récompensé quatre prestations particulièrement marquantes.
Le Prix du public, attribué par les élèves eux-mêmes, est revenu à Kamily du lycée Fernand Léger pour son discours émouvant sur le soin des soignants. Son plaidoyer touchant pour une meilleure reconnaissance des infirmier·es a été récompensé par une bande dessinée sur le quotidien d’une infirmière durant la pandémie de COVID.
Le troisième prix a été décerné à Kameron et Zana du lycée Jacques Monod, qui ont brillamment dénoncé les discriminations dans l’accès aux soins. Leur engagement leur a permis de remporter le livre Prendre soin du photographe Marin Driguez, un témoignage en images sur le milieu médical et des enjeux qui le traversent.
Le deuxième prix a récompensé Ossénatou et Willie Alice, également élèves au lycée Jacques Monod, pour leur réflexion percutante sur le thème "Faut-il souffrir pour guérir ?". Leur performance a permis à toute leur classe de bénéficier d’une visite exclusive de l’exposition photo de Marin Driguez.
Enfin, le premier prix a été attribué à Emma du lycée d’Alembert pour son discours poignant sur l’endométriose. Sa prise de parole, à la fois intime et engagée, a su toucher le jury en plein cœur. Grâce à elle, sa classe aura l’opportunité de visiter les locaux de France Télévisions, dont la Fondation engagement médias pour les jeunes, financeurs du projet.
Une finale riche en émotions, où chaque discours a résonné comme une promesse d’un avenir plus juste et plus solidaire dans le monde du soin.
Jean Claude Bordes, jury du concours et cadre supérieur de santé du groupe hospitalier Paul Guiraud, aux côtés des lauréates Willie Alice et Ossénatou du lycée Jacques Monod
Un avenir à la fois solidaire et engagé
Cette finale a été bien plus qu'un simple concours d'éloquence. Elle a offert un espace de réflexion collective et de partage d'idées, où les jeunes ont pu rencontrer des professionnelles inspirantes qui luttent chaque jour pour une meilleure reconnaissance des droits des femmes et un accès égalitaire à la santé et aux métiers du soin. Pour les élèves, cette rencontre a été l'occasion de s'approprier des sujets de société cruciaux, et ainsi contribuer à une réflexion essentielle sur la manière dont les soins doivent être pensés et pratiqués, pour une société plus égalitaire.
Nous espérons que cette édition de "Haut et Fort·es" aura marqué un tournant dans la façon dont les élèves en ST2S perçoivent leur place dans un système de santé en crise. Un beau pas vers une société plus attentive, plus inclusive et résolument engagée. La Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement adresse ses remerciements à la Fondation Engagement Médias pour les jeunes, ainsi qu’à la Maison des Métallos pour leur accueil et leur soutien.

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